20 Janvier 2017
J'avais pris l'avion à Paris direction Djerba. De Djerba, des voitures nous attendaient.
Direction Matmata, Douz et le désert !
M.B
A quiet conversation !
J'ai écrit un carnet de voyage et peint des aquarelles de cette randonnée avec des chameaux .
Nos accompagnateurs s’affairent, ils descendent nos sacs lourds et volumineux des voitures, tandis que les uns et les autres, nous nous efforçons d’enrouler nos chèches colorés autour de la tête. Certains y arrivent très vite, ils se sont déjà entraînés, d’autres comme moi doivent s’y reprendre à maintes reprises. Mais personne ne les rejette. Peut-être parce qu’ils font partie du contexte, du lieu et de la chaleur et il est conseillé dans le désert de se protéger des rayons ardents du soleil et peut-être aussi cela amuse-t-il certains de faire des effets de style.
La marche vers l’inconnu, notre périple de cinq jours va débuter et pour la première fois depuis des semaines, peut-être des mois, je n’ai qu’une chose à faire, m’émerveiller des choses qui se déroulent sous mes yeux. Je sais que j’ai le temps, que les repas pris tous ensemble autour du feu donneront une saveur nouvelle aux aliments et que les nuits seront fraîches et remplies d’ombres qui glisseront sur la dune.
Texte écrit par Marie Bocenget
Extrait 2 du carnet de voyage
Rapidement les derniers petits sacs et couvertures sont ramassés. La marche à travers le désert va pouvoir enfin débuter. La caravane se prépare. Une brise se lève.
Je n’ose pas le croire, mes pas, immédiatement, emboîtent ceux d’un dromadaire. Je suis sa cadence silencieuse et son odeur âcre. Je suis emportée, comme soulevée vers cette palette d’or et de grains qui sature l’espace, extrême dans ses pleins, ombrée dans ses recoins, ondulante dans ses mouvements. Des grains qui roulent sous un vent invisible, sous la patte du temps et des animaux. Des particules unifiées où l’œil s’égare. Un océan de sable, de montagnes, de vallons.
J’aurais envie de me réfugier dans un creux et de m’enfoncer dans la chaude profondeur, mais je poursuis la marche, inlassablement, sans toutefois réussir à parcourir la distance que le désert installe entre lui et moi, sans arriver à comprendre le mystère de l’attraction, cet envoûtement du rien ou du presque rien, la rareté d’une plante grasse, la solitude du bédouin. Je relie les points, identiques et différents à la fois, assoiffée de jours et de nuits dans le Sahara sans fin.......
Marie Bocenget
... Plusieurs heures ont passé. et même la première nuit...partie 3
Il est six heures du matin. Généralement, à cette heure, en France, je n’arrive pas à me lever. Là, je suis remplie d’enthousiasme. J’ai hâte de rejoindre les chameliers, le feu qu’ils ont déjà allumé, et de franchir pas à pas et une à une les dunes qui paraissent si accessibles en leur présence.
Aussitôt, on me fait signe de me servir. Au menu, du pain confectionné comme la veille, je le suppose par Ibrahim, de la marmelade de coing, de l’huile dans le creux d’une assiette et du thé ou du café. Tout ceci est posé sur la couverture étendue sur le sol comme la veille au soir. Youssef verse du thé dans mon verre. Le pain est chaud, bien moelleux. Le thé est fade, il a même plutôt mauvais goût. L’huile, je la laisse de côté.
Toutes mes affaires sont rangées dans mon sac trop rempli et trop lourd, je viens de m’en apercevoir. Nous sommes sur le point de partir....
Ecrit par Marie Bocenget
Pour lever le camp, ne manque plus qu’Ibrahim. Il est parti chercher ses dromadaires, il a disparu, longtemps, très longtemps.
Ah ! Le voilà ! Au loin, j’aperçois un cavalier qui galope à vive allure sur une monture peu ordinaire. Derrière lui courent deux autres dromadaires attachés au sien. Ils balaient le sable qui s’envole autour d’eux. Le corps du chamelier se soulève fièrement, voltigeant sur sa monture.
Dans sa course, l’animal est souple, aérien, adroit, élégant. L’homme est léger, attendri, affectueux. L’un et l’autre, l’un sur l’autre, ils constituent un spectacle saisissant de liberté et d’amour de liberté. Rien ne peut les arrêter dans cet espace nu, rien.
Il est descendu de sa monture. Dans son visage éclate son épanouissement intérieur. Il se presse à peine mais sa puissance est telle qu’en peu de temps, les derniers sacs sont chargés et la caravane est prête à s’enfouir dans les sables.
Mais Depuis tout à l’heure, un dromadaire m’examine avec un air légèrement désinvolte.....
Marie Bocenget
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Suite du périple !
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